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Nouvelles de Clémence Berruet

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1Nouvelles de Clémence Berruet Empty Nouvelles de Clémence Berruet Mer 26 Nov - 23:19

A-lice

A-lice

Il y en a plusieurs dont une a été primée lors d'un concours l'année dernière je crois ...


Non retour pour certains, vie brisée pour d’autres.

Des affiches ont été placardées,
Il faut aller se faire recenser.
Né juif, ou bien par alliance
Il est obligatoire de rendre allégeance
A l’ennemi qui occupe Paris.
Ce matin, la rue résonne de cris,
Des enfants qui hurlent, des femmes qu’ont arrêtes.
Elles ont pourtant signé, c’est bête.
Schnell, voilà ce que leurs ordonnent les soldats,
Vite, un mot qui résonne comme le glas.
Les portes vers l’Enfer sont ouvertes,
Le train d’aller, les conduit à leur perte.
Le voyage entassé, sans eau pendant des jours,
Les mènes vers un lieu de non retour.
La moitié à déjà péri pendant le trajet,
A l’arrivée, cela ne va pas s’améliorer.
Homme, femmes, enfants, jeunes et vieux,
Sont triés par équipe mais ce n’est pas un jeu.
Certains ne reviendront, maintenant, c’est une certitude :
Ils entrent dans un lieu de servitude.
Les vieillards, les femmes et les enfants,
Qui ne peuvent travailler, convenablement,
Voient pour la dernière fois,
La lumière du soleil d’autrefois.
Les autres, ceux qui vont souffrir
Travaillerons jusqu’à en mourir.
Dehors il travaillerons par n’importe quel temps.
Le soir dans les baraquements,
Ils craignent les bombardements.
Le matin quand ils sortent pour l’appel,
Les morts sont recensés puis ramassés à la pelle.
Certains vont survivre, amaigris, affamés, dépourvus
Mais la vie vaut la peine d’être vécue.
Celle-ci pourtant, à la sortie des Camps,
Ne sera plus jamais comme avant.
Le cours de leur vie va changer,
Et il faudra se réhabituer,
A vivre sans la crainte d’être rafler,
Sans cette peur de vivre enfermer.
Ceux qui sont revenus, cachent leurs souvenirs dans des placards
Ceux qui ressortent sans arrêt dans leurs cauchemars.
Souvenons nous de cet homme,
Qui a détruit la vie de millions de personnes.
Souvenons nous de ces hommes, de ces femmes,
Qui ont vécu un terrible drame.
Souvenons nous de tout faire,
Pour que la vie ne retombe pas dans cet Enfer.

Clémence Berruet



Dernière édition par A-lice le Mer 26 Nov - 23:24, édité 1 fois

A-lice

A-lice

L’Eden

Cela fait si longtemps déjà, je ne compte plus les minutes qui passent, les secondes s’égrainent de plus en plus vite, et les trois pâquerettes que tu m’as cueillies, ce jour là, ont rendu leurs âmes elles aussi. Il est loin le temps, où tu me poussais sur la balançoire, où mes rires d’enfant résonnaient dans l’échos du vent matinal.
Aujourd’hui, trois ans maintenant, que tu es parti pour ce monde merveilleux, que certains côtoient, mais malheureusement il est loin ce monde, si beau soit-il , là-bas, si loin de moi. Mais ne t’inquiète pas, Papy, le temps passe vite, bientôt je te rejoindrai.
Dans le bleu du ciel, bleu comme tes yeux, disais-je souvent, j’imagine ton sourire et tes rires si chaleureux, si bien que les journées paraissent moins longues. Bientôt je serais prêt de toi et ensemble nous regarderons les gens d’en bas. Là-bas rien n’est pareil qu’ici, nous ne sommes pas jugés pour ce que nous sommes, mais nous sommes ce que nous jugeons.
Il paraît que pour venir te rejoindre je vais devoir gravir un grand escalier de verre, et que là haut la bonté de mon cœur sera pesée, mais je sais que je n’ai rien à craindre, parce que dans mon cœur il n’y a que l’amour que je ressens pour toi.
Papy, il y a-t-il une balançoire, là-bas ? Tu n’as pas oublié j’espère, que tu m’as promis d’y jouer ? Mais malheureusement, tu as rejoins les anges, là-bas, avant de pouvoir tenir ta promesse. Voilà le médecin, Papy, et maman est avec lui, elle pleure, mais elle sait que, là-bas, je vais te retrouver, alors elle a moins peur.
Le cancer me rapproche un peu plus de tes bras. Je ne supportais pas la maladie avant mais depuis que je sais que tu seras là-bas pour me tenir compagnie, je commence à, si on peut dire, « l’apprécier », et je remercie les anges de m’accueillir là-bas.
Mes forces me quittent, Papy, je sens un tendre baiser humide de maman sur mon front et l’électrocardiogramme s’est arrêté.
Pourtant, je peux voir la scène en dehors de mon corps, maman pleure dans les bras du médecin. Mon visage est pâle, presque aussi blanc que les draps du lit sur lequel mon corps est étendu.
Ah ! Te voilà, Papy, enfin, ton esprit, tu me tends la main et je te sers tout contre moi. Il n’y a que moi qui peux te voir, d’ailleurs j’en exprime un bonheur égoïste car à présent je t’ais toute à moi.
- Dis Papy, est ce qu’on y va là-bas ? je te demande.
- Oui mon cœur, c’est l’heure, l’heure du Paradis, l’heure d’aller là-bas.
Ne t’inquiète pas maman, Papy veille sur moi et je ne risque rien avec lui, là-bas !
Toi, en échange, veille bien sur petit Max, deux protectrices valent mieux qu’une !
Je serais bien, maintenant je ne souffrirais plus !
Là-bas.

Clémence Berruet



Dernière édition par A-lice le Mer 26 Nov - 23:24, édité 1 fois

A-lice

A-lice

A CORPS PERDU

Tic, tac, tic, tac le cliquetis des aiguilles retentit. Je me pique avec une aiguille à coudre, le fil m’échappe des main, un cliquetis retentit. Le fil de mes idées s’est rompu, que faire? Que coudre sans un morceau de fil? Coudre et découdre, filer et surfiler dans mon atelier baigné de lumière qui se reflète sur mes aiguilles, de fil en aiguille tout s’enchaîne.
Mon esprit brumeux pleure, cri, n’a plus la joie de vivre. Rien à dire, rien à redire, aucun commentaire, rien à faire. Du bruit, un cri ou ma voisine? Où est son dé à coudre, sous la couverture avec mes espadrilles, ou rangé avec les quilles? Ma vue fatiguée, lassée de penser à eux, sans vous, à lui qui n’est plus. Je ne sais pas, je ne sais plus, tout est perdu.
La porte claque je suis enfermé, j’ai égaré mes clefs, celles de mon cœur, fait tomber mes esquisses et mon aiguille qui cliquette. Que racontait l’histoire? J’en ai perdu le fil, mais rien ne peut en découdre. Des bruits, partout, dans la cuisine, dans toute la maison, ici une heure retentit, l’aiguille cliquette. Je m’emmêle les pinceaux ou devrais-je dire les aiguilles, je m’en vais à la dérive sur une presqu’île. J’ai largué les amarres, perdu le fil du temps, sans importance, laissé tomber le monde autour de moi, pour ce lieu ouvert près à accueillir mes pensées, mes idées moroses, tristes, brisées, là où je suis, ma presqu’île, peu de soucis. Sur cette presqu’île pas d’aiguilles, les heures passent, dix, quatorze, quinze minutes, dix huit heures. Je ne sais pas, je ne sais plus, du temps perdu.
Qu’importe le cliquetis, j’ai fini de coudre avec mes aiguilles, commencé à me raccrocher à la vie qui n’a plus aucun sens sans lui mon ami, mon ennemi, celui à qui j’ai tout dit. Le fil de ma vie est un long fleuve tranquille, qu’on coud et qu’on découd, suite d’idées, de paroles, d’esquisses. Je ne sais pas, je ne sais plus, j’ai tout perdu.
Le goût de vivre, le moral, mes rires je ne les entends plus, ils ne résonnent plus. Tout est en train de se dissoudre, l’aiguille fait une flaque, le fil à coudre un serpent inanimé sans vie, sans esprit. Mes yeux sont voilés par la tristesse, mon cœur brisée par la détresse, mes pensées atterrées par la faiblesse. De fil en aiguille tout s’enchaîne, je ne peux en découdre, ma vie ne tient qu’à un fil, un fil à coudre, ma vie n’a plus aucun sens, ma vie passe, l’histoire trépasse. Je ne sais pas, je ne sais plus, tout est perdu, je suis perdue.

Clémence Berruet

(il me semble que c'est celle-ci qui a reçu le premier prix)

GrEgOiRe

GrEgOiRe

Et bah franchement ce n'est pas mal du tout beau boulot je tacherais de lui dire demain!!

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